06 octobre 2016

Curieuse affaire que de prendre un pseudonyme en cours de carrière…. Il y a plusieurs mois, j’ai pris la décision assez radicale de changer de « nom de pinceau ». Lilite Dumont était composé d’une partie de mon « vrai nom » : « Lilite », surnom que l’on me donne depuis toujours,  et « Dumont », mon nom de jeune fille. Quand j’ai commencé ce métier d’artiste peintre, je n’avais pas conscience qu’une seconde « version » de moi allait naître : le personnage public.  Et, absorbée par la joie de commencer enfin à exposer, j’avoue ne pas avoir  réfléchi à un nom d’artiste. Hélas, au fur et à mesure des expositions  évènements publics, j’ai réalisé que Lilite était porteur d’un sens ésotérique fort et très perturbant pour un certain nombre de mes visiteurs. Ainsi j’ai eu régulièrement à faire à des visiteurs qui m’ont interrogée sur ma « parenté » avec  Lilith (démone, mangeuse de nouveau-nés, briseuse de couple appréciée des satanistes), ou sur d’éventuelles pratiques rituelles. Cela m’a fait rire les premières fois. Et puis rapidement plus du tout.  J’ai compris que ce prénom véhiculait pour une partie du public une image à laquelle je ne souhaitais pas être associée. D’autant que mon premier prénom, Angélique, combiné à Lilite, à généré d’interminables supputations sur mon côté mi-ange/mi-démon. Non pas que je sois hermétique à l’analyse qu’on pourrait faire de moi, mais je préfère amplement que l’on parle de ma peinture plutôt que de mon nom.

« Lilite » restera donc désormais le prénom de mon entité privée, que ceux qui me connaissent, ou me connaissaient avant ce changement de nom de pinceau, pourront employer à loisir.

Dans la foulée de ce changement de prénom, et parce qu’il n’est pas envisageable de changer son nom d’artiste tous les mois :), j’ai décidé de me séparer également du patronyme « Dumont », qui est mon nom de jeune fille, mais également le nom d’un père que je n’ai pas connu (ni l’ensemble de cette branche familiale), j’ai donc toujours un peu de mal à me l’approprier quand on parle de « Dumont, l’artiste ». C’est une aussi occasion de « séparer franchement » le personnage public de l’individu…..

Après de longs mois de recherches, sous de multiples critères (disponibilité, originalité, sens, prononciation dans plusieurs langues, absence de sous-entendus bizarres liés au mot), je me suis arrêtée sur MOLYKINE, association de moly (unité de mesure de la matière, et Kyne, le mouvement). C’est donc ainsi que je signe mes tableaux désormais.

Bien sûr, Lilite Dumont ne disparaîtra pas (aucune inquiétude donc pour les collectionneurs qui me suivent), puisque c’est toujours moi, mais sera, du coup, moins sujette à discussion.

Angélique (Lilite) Remond-Dumont, alias Molykine